Un soliste à l’hôpital Assurément, la douleur n’est pas soluble dans la musique : il y faut des soins, des médicaments. Mais la solitude, oui. Quand on souffre, on a le sentiment d’être seul avec sa douleur, l’impression d’être enfermé derrière des vitres opaques : si un artiste, un musicien vous tend la main avec ses mélodies, on oublie pour un moment cette douleur, on écoute, on est emporté dans un autre monde, avec des soleils et des couleurs, des rêves qui deviennent réalité. La musique brise les vitres grises de l’enfermement sur soi : elle est un partage, un gâteau de l’esprit, un vent de frissons qui, depuis les oreilles, souffle et remonte jusqu’au cœur et l’allège. La musique donne ces ailes qui permettent de voler au-dessus des champs noirs de la solitude et de la douleur. Un musicien à l’hôpital, c’est un père Noël qui vient tous les jours.